Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Relax Max ...
Relax Max ...
Publicité
Newsletter
Archives
3 juin 2008

FRANCE PITTORESQUE (Calvados)

coiffes_bayeuxLes habitants du Calvados se montrent en général laborieux, intelligents et réfléchis; ils sont également propres à l'agriculture, à l'industrie et au commerce. Ils ont de l'aptitude pour la navigation et à la carrière militaire, ainsi que le goût des lettres et des études savantes. Le Calvados mérite d'occuper un rang distingué parmi les départements qui renferment le plus grand nombre d'hommes distingués par leurs connaissances pratiques, leur zèle pour la propagation des sciences et des idées utiles. Sous ce rapport, comme Nantes, Dijon, Strasbourg et Lille, etc., Caen est une ville à part, un véritable foyer d'où l'intelligence et la civilisation rayonnent dans toute la Normandie. Les populations des différents pays qui composent le département présentent entre eux des différences que nous feront connaitre en citant quelques fragments d'un article du docteur Trouvé, insérés dans le journal de Caen.
"Les habitants du bocage sont remarquables par une taille moyenne, moins élevée que celle des habitants de la plaine de Caen et du Pays d'Auge, par une mauvaise conformation des pieds, un teint pâle et grisâtre; leur regard est vif, ils ont beaucoup de finesse et de pénétration dans l'esprit, un grand attachement pour leur sol, l'amour du travail, et ils n'oublient point l'intérêt personnel. Les femmes qui s'occupent aussi des travaux de l'agriculture, sont en général plutôt maigres que grasses; elles ont les articulations très prononcées, sont robustes et fécondes. Le costume des hommes et des femmes est à peu près le même qu'il y a des siècles.

"Les hommes de la plaine de Caen ont la taille élevée, leurs proportions sont belles, leurs muscles bien prononcés, leur teint coloré; le tempérament dit sanguin prédomine chez eux. Les femmes travaillent rarement à la terre et conservent en général leurs formes et leurs rondeurs. La base de leur tête et remarquablement bien attachée.Les habitants de la Plaine reçoivent plus que ceux du bocage l'influence des villes; la mode y exerce un grand empire sur les femmes; leur costume a changé plusieurs fois depuis trente ans. Malheureusement le bon goût et le naturel ne président pas à ces changement; la coupe des robes, les petits fichus à fleurs, la coiffure compliquée des riches fermières, annoncent le luxe plutôt que l'élégance; et les énormes bonnets ronds, ou plutôt les ballons de papier bleu couverts de mousseline, dont la plupart des femtnes des environs de Caen se chargent la tête, feraient croire qu'elles se méprennent sur ce qui peut faire valoir leur beauté.

La population du Pays d'Auge a des caractères moins locaux que celle du Bocage, et se distingue moins nettement de la population de la Plaine de Caen. Les hommes y sont de même d'une assez haute stature , mais ils ont la fibre molle, et leur embonpoint dégenere promptement en obésité; leurs jambes sont grosses, souvent variqueuses; leurs mouvement sont plus lents et leur inlelligence moins vive et les femmes bornent lettre travail aux soins du ménage; elles ont de la fraicheur et de la finesse dans les traits, chez elles comme chez les hommes, le tempérament lymphatique semble prédominer.

Quoique l'instruction commence à se répandre dans les campagnes, la simplicité populaire y admet encore un grand nombre de croyances superstitieuses. Les objets que les paysans redoutent ou vénèrent sont les mêmes que dans le département de la Manche. Le peuple du Calvados, patient et courageux tout à la fois, se montre en toute circonstance jaloux à défendre ses droits et ses intérêts. "C'est, dit un écrivain du département, cette opiniatreté de caractère qui lui a valu le renom de processif". Le même auteur,  comparant les populations diverses du département, prétend que l'habitant de la Plaine de Caen est moins hospitalier mais plus poli que l'Augeron; que le Bocain est subtil et défiant, et que les habitants du littoral ont conservé plus de rudesse et de franchise; ces observations s'accordent avec celles de M. Trouvé.

La nourriture des habitants des campagnes a généralement pour base le pain de froment pur ou mélangé avec le seigle ou l'orge; le pain de seigle et le pain d'orge. Dans le Bocage, on fait un grand usage de bouillie, de galettes de sarrasin et dé gruaux d'avoine. Les paysans consomment plus de légumes que de viande, dont ils ne mangent qu'une ou deux fois dans la semaine. Ils boivent du cidre ou de l'eau. Les anciens usages tendent tous a disparaître. Les fêtes locales et les assemblées des communes rurales ont perdu leur ancienne originalité. Le jeu de quilles, qui exige de la force et de l'adresse, est presque le seul en honneur dans les campagnes. Aux fêtes de Pâques, les paysans se donnent le divertissement barbare de tuer des coqs à coups de pierre ou de bâton. Les feux de la Saint Jean, les gâteaux des Rois, les œuf de Pâques, sont au nombre des usages encore communs. Naguère, la veille de Noël, à Caen, les enfants, tenaient à la main des torches allumées, ou des lanternes peintes de diverses couleurs, parcouraient les rues, en criant: «Adieu Noël, Noël s'en va.» Dans quelques communes, la veille des Rois, les jeunes paysans couraient dans les champs autour des enclos, en tenant à la main des brandons de paille allumée. Dans le siècle dernier, au pont de Montilly, près de Condé-sur-Noireau, le mardi-gras, on se disputait une pomme de discorde, appelée soulle : elle était de morceaux d'étoffe, de la grosseur et de la forme d'un boulet de 21, et ornée de rubans de toute couleur. Les habitants de Condé, les paysans de MonTilly, de la bazoque et de Coligny, signalaient leur courage dans cette lutte. Les vainqueurS emportaient la soulle en triomphe et l'exposaient dans le carrefour les jours de marché, aux yeux des vaincus, en leur criant par dérision : à la bouillie, à la bouillie. Il n'y avait pas d'année qu'il ne restât des blessés sur le terrain. Cet amusement dangereux, que Charles V avait autorisé par une ordonnance de 1370, fut défendu en 1770, après quatre siècles d'usage..

Note Extrait de France Pittoresque tome 1 de Abel Hugo

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Tu nous gâtes là , ben dis donc j'avais de la lecture en retard ;o)<br /> Ils mangeaient beaucoup de légumes, à l'époque les légumes étaient sains, as tu vu l'émission d'avant hier soir? Hein ça fait peur !<br /> <br /> Ben tu sais, j'ai commencé (mais je ne sais pas quand elle sera terminée) une santonne Normande avé la coiffe et tout et tout ;o)))<br /> Bonne journée, bisous!
Publicité